Déjà très tôt, le soleil brillait de tous ses feux; si ce n’était pas le printemps ça lui ressemblait passablement. Les oiseaux chantaient à tue-tête, un couple d’écureuils, à mon avis très amoureux, s’adonnait à une course effrenée autour du tronc d’un grand chêne. Une petite ombre au tableau était ma crainte que notre martin -pêcheur ne puisse pas attrapper sa portion quotidienne d’insectes dans le grand bassin à cause de la mince couche gelée à la surface .
Bref, n’y pensons plus et allons plutôt profiter de ce temps exceptionnel pour la marche.
Nous nous sommes retrouvés en grand nombre sur le parking du restaurant Konichiwa, situé au rond point de la Nijmeegsebaan et le Sionsweg.
Plusieurs personnes avaient annulé leur venue pour diverses raisons, le sport étant régulièrement le coupable, nous nous sommes amusés à répéter que le sport doit être pratiqué adapté à chacun et que chaque excès peut être funeste.
C’est alors que, très emmitouflés, nous sommes partis à l’assaut de la Bérésina.
Il n’y eut aucune Bérésina, seules les feuilles mortes gelées craquaient sous nos pieds et le soleil très audacieux perçait les sous bois de ses rayons bas et directs.
A notre grande surprise, la neige éclairait deci-delà le sol, offrant des vues assez rares dans notre région, région où il ne neige pratiquement jamais.
Puis, nous avons fait les rencontres quasi de routine: les cavaliers osant dévaler la côte verglacée , les cyclistes et les services de sortie pour chiens.
Les chiens très excités par la neige couraient dans tous les sens, se chamaillaient pour finalement, même les plus têtus, rejoindre la meute.
Que de choses à nous raconter depuis la marche de janvier!
Les soucis de chacun vis à vis des 3000 réfugiés du camp Heumensoord, comment la communauté environnante se mobilise pour les aider: école, concert, repas, et puis le froid des derniers jours car même si les nuits sont fraîches en Syrie l’hiver, les tentes du camp sont loin d’être bien isolées .
Et puis, le soleil printannier nous a fait penser aux vacances/voyages : séjours à Paris , ou en France pour les uns, voyages dans des pays plus éloignés pour les autres.
A notre retour au restaurant, confortablement assis au chaud, on lança le sujet de la réforme de l’orthographe !! la discussion me fit penser à la querelle lors de la première représentation de la pièce de théâtre de Corneille “le Cid” en 1637: était-ce un plagiat ? et surtout la querelle des Anciens et des Modernes; mais, revenons à nos moutons cette querelle nous mènerait trop loin.
Aujourd’hui, nous nous sommes interrogés sur la valeur de l’accent et particulièrement de l’accent circonflexe: n’est-ce pas occulter la saveur de la langue française?? et puis sur la prononciation : est-ce oenologie ? ou oe(u)nologie ? jamais (é)? ou jamais (è) ?et (é) ou (è) ?
Enfin, après avoir savouré les diverses boissons réconfortantes, nous nous sommes quittés contents de nous être revus et nous avons regagné nos pénates.
Violette