“Les feuilles mortes se ramassent à pelle .. “et nous n’avions pas oublié notre rendez-vous de 10h15; pardon cher Yves Montand de tronquer une si belle mais si mélancolique chanson.
Ce matin-là la mélancolie était bien loin de nous et comme toujours nous étions contents de nous retrouver même si le groupe était “élagué”par les aléas de la vie .
Pleins d’entrain nous avons entâmé notre marche dans les bois de Groesbeek. Nous n’ étions pas les seuls à vouloir profiter de la féerie des couleurs du feuillage dans cette douceur d’été indien; plusieurs groupes de marcheurs nous ont croisés et des cavaliers, de prime abord émérites, ont ajoutés une note vivante à ce décor bucolique.Une cavalière au cheval noir.
Puis un cheval à la robe brune dévala la pente à vive allure, éclaboussant tout sur son passage, dans une magnifique démonstration de force et d’élégance.
Plus loin, à un croisement un troisième cheval, blanc cette fois, monté par une cavalière moins gaillarde ou simplemnt inhabituée, continua tranquillement sa route sur les monceaux de feuilles.
La journée estivale du mardi suivie des fortes averses en soirée fut très propice à l’éclosion des champignons qui semblaient se présenter à un concours pour l’élection du plus lumineux, du plus remarquable ou du plus nombreux (Amanite tue-mouches, Amanite panthère,Champignon armillaire).
Hélas, nous n’avons pas reconnu tous ces champignons hollandais , heureusement car qui sait certains étaient peut-être hallucinogènes et ils nous auraient aguichés vers des sentiers dangereux.
Soudain, dans la quiétude d’une allée alors que nous voulions entamer une discussion sur la polémique actuelle sur la fête de St Nicolas qui occupe tous les médias, et que Violette se cramponnait à la main de Murielle pour ne pas glisser et échoir dans une immense flaque d’eau boueuse, celle-là se retrouva dans les bras d’un inconnu au T-shirt bleu cobalt.
Il est difficile de dire”dans les bras d’un bel inconnu” car la rencontre fut aussi brève qu’inattendue et nous n’eûmes point le temps d’apprécier les canons de beauté de ce jogger,qui disparut dans les frondaisons aussi vite qu'il était arrivé.
Après ce grand bol d’air pur, nos rires et nos sourires, nos yeux pleins des couleurs chaudes de l’automne, ces deux heures et demie de marche, nos jambes ont apprécié les fauteuils moelleux et accueillants du restaurant Sionshof pour la dégustation traditionnelle de boissons chaudes.